Effets du Covid 19 sur les pratiques numériques chez les jeunes.

Depuis deux années passées, la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid 19 a entraîné de nombreux bouleversements illustrés par exemple par une utilisation d’Internet devenue incontournable et dans différents secteurs d’activités. Les jeunes ont utilisé de manière plus importante les réseaux sociaux numériques avec pour certains d’entre eux en situation d’études une obligation de suivre des cours à distance marqué par une absence des activités extra-scolaire ou l’impossibilité de maintenir dans ce cas « des relations interpersonnelles physiques entre pairs ». De fait, ces empêchements ont modifié les pratiques numériques des jeunes, cette génération qui a dû s’adapter en détournant les outils numériques pour en profiter par la suite.
Pour autant, il apparaît dans la littérature, l’existence de contraintes pour suivre les cours à distance, notamment parce que les jeunes disposent de difficultés liés aux sous-équipements en terme informatique et/ou à une mauvaise connexion Internet générant dans ce cas et comme l’indique Bosset Montoux « un désengagement scolaire ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En mai 2020, environ 56% des enseignants du primaire et du secondaire indiquaient que ce désengagement était lié à un manque de matériel informatique, malgré les actions menées par exemple par l’association Emmaüs Connect qui avait, à cette période, outillé des familles franciliennes en grande précarité. Du côté de l’enseignement universitaire, les chiffres indiquent qu’environ 43 universités proposaient une aide matérielle aux étudiants dont 2% avaient des difficultés de connexions et dont 1,5% d’entre eux ne possédaient pas d’ordinateur.

Egalement, si la distanciation physique imposée par la pandémie limite les interactions sociales ordinaires entre les individus, elle peut provoquer en revanche « un fort sentiment de solitude » qui concerne également les jeunes. En effet, en Janvier 2020, 13% des 18-29 ans souffraient d’isolement relationnel à la différence de 14% pour l’ensemble de la population. Or, si les relations interpersonnelles sont effectivement essentielles pour tous, elles le sont encore plus pour des jeunes adultes qui peuvent être en quête d’autonomie. Ainsi, les outils numériques ont pu être utilisés pour maintenir des contacts à la fois familiaux mais également amicaux. Durant le 1er confinement par exemple 84% des étudiants utilisaient le numérique et les médias sociaux.

Pour Arnault 2021, en revanche, la précarité numérique s’est installée, et demeure aussi l’un des enjeux du confinement avecdes étudiants qui s’ils ne disposent pas d’outil numérique, de connexion Internet et de débit adaptés peuvent avoir du mal à étudier. Comme l’explique l’étude d’Arnault, si beaucoup d’étudiants comptent sur l’accès Internet des bibliothèques universitaires qui ont pu être ouvertes durant la pandémie, tous les étudiants n’ont pas eu la possibilité de pouvoir en bénéficier. En effet, lorsque les universités ont pu déployer des « aides de connexions dès le premier confinement », de nombreux étudiants ont pu être sujet à un certain stress du fait d’une attente d’accès aux lieux de connexion qui n’était pas assurés en temps réel. Ainsi, si les étudiants demeurent une population hyperconnectée, en revanche, tous ne maîtrisent pas parfaitement les outils informatiques et/ou ne tapent pas suffisamment vite pour réaliser des prises de note effective vis- à-vis de leurs apprentissages et de l’accès aux contenus et aux connaissances transmis par les enseignants.

On peut donc s’interroger sur le fait, que si certains étudiants peuvent « rentrer chez eux et être soutenus par leur famille » qu’en est-il de celles et ceux qui demeurent en rupture familiale, et qui ne disposent pas de matériel informatique ou de connexion Internet adaptée en dehors de leurs lieux de vie étudiante ? Une question qui interroge l’effet de la distanciation familiale et de l’isolement relationnel qui peut se révéler néfaste pour certains plus sensibles que d’autres, et pouvant fragiliser leurs manières d’apprendre et leurs motivations dans le temps. Pour mener cette recherche, nous nous sommes appuyé sur la question suivante : Dans le cas de la pandémie de Covid 19, quelles ont été les pratiques numériques chez les jeunes ? Pour cette étude, nous nous appuyons sur des résultats issus d’enquête, d’articles, et de rapports de recherche portant sur les effets de la pandémie chez les jeunes avec l’émergence de pratiques numériques spécifiques.

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